Médecin généraliste à Villeurbanne depuis 1937 et mobilisé en
1939 comme médecin-lieutenant, Aimé-Jean Barange combattit sur le
front des Alpes. Après la signature de l’armistice,
il camoufla du matériel du Service de santé de
l’armée des Alpes, destiné à être remis aux Italiens,soigna des membres des groupes francs ainsi que
des FTP (Francs-tireurs et partisans). En octobre
1943, il oeuvra comme représentant du Comité
national des médecins pour procéder à l’unifi cation
des organisations de médecins résistants, dans le
cadre du Comité médical de la Résistance. Lorsque
le Comité se mit en place, en janvier 1944, il devint
responsable de l’Organisation pour le département
du Rhône. Il y séjourna pendant huit mois.
Aimé-Jean Barange était chargé par le délégué de
la résistance médicale zone sud de recruter des
médecins et chirurgiens dans les trois départements
alpins, d’assurer le ravitaillement des maquis en
matériel sanitaire.

S’il n’a pas été un grand bâtisseur, Jean-François
Barnoud fut un accompagnateur du progrès à
Villeurbanne. Il fut maire de 1888 à 1892 et,
pendant son mandat, la ville grandit. Il inaugura
ou mit en oeuvre trois groupes scolaires (l’école
des Charpennes, l’école Antonin-Perrin et l’école
intercommunale des Brosses), entreprit de nombreux
travaux de voirie qui transformèrent d’anciens
chemins de campagne en rues dignes
de ce nom, créa des lignes de tramways et, surtout,
introduisit des inventions du 19e siècle, comme
l’éclairage des rues par des becs de gaz et le
premier réseau téléphonique. C’est aussi sous son
mandat que débutèrent les études préalables à la
construction du barrage de Cusset, qui devait amener
en 1899 l’électricité dans les usines et les foyers
villeurbannais.

Emile Bourret était gardien de la paix au corps
urbain de Lyon. Il habitait 77 bis rue Jean-Jaurès
à Villeurbanne. Détaché au Service de recherches
des réfractaires au STO (Service du travail
obligatoire), de nombreux requis pouvaient, grâce à
son intervention, échapper au départ en Allemagne.
Sur une dénonciation à la Milice, il fut interpellé le 6
avril 1944 à Lyon, puis conduit pour interrogatoire
dans les locaux de la Sûreté, rue Saint-Jean, avant
d’être interné à la prison Saint-Paul de Lyon. Déporté
au camp de Dachau le 29 juin 1944, Emile Bourret
fut rapatrié le 11 mai 1945.

Médecin vétérinaire, membre de l’une des plus
anciennes familles de la commune qui a donné
son nom à un quartier. Nommé premier adjoint du
maire Roustan en 1855 et 1860, il fut élu maire le
12 mai 1871 et le resta jusqu’en janvier 1873.

Membre de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC)
de Villeurbanne, Francis Chirat fonda, aprés la rafle du 1er mars 1943 à Villeurbanne, le Comité d’entraide pour réclamer la
libération des victimes et soutenir les familles. Fin
mars 1943, il pris en charge le secrétariat permanent du Mouvement populaire
des familles pour la ville de Lyon et l’agglomération.
L’organisation avait pour mission de placer des
enfants à la campagne. Rapidement, la permanence
de l’association se transforma en officine de
distribution de faux papiers, en centre d’orientation
vers le maquis.
Responsable national des Equipes chrétiennes
pour la zone sud à partir de novembre 1943. Le 17 juillet 1944, la Gestapo l’arrêta en même
temps que Gilbert Dru. Interrogés, torturés, ils furent
détenus à la prison de Montluc. Le 27 juillet, en
représailles de l’attentat perpétré la veille contre le
café Le Moulin à Vent, Francis Chirat et Gilbert
Dru furent abattus à la mitraillette, avec trois autres
prisonniers.

Jean Chorel, peintre et sculpteur, avait son atelier
au Tonkin. Médaillé aux salons de Paris en 1903
et 1907, il choisit de s’installer à Lyon et, plus tard,
à Villeurbanne, 68 avenue Piaton, au Tonkin. Parmi
ses nombreuses oeuvres, fi gurent la statue équestre
de Jeanne d’Arc, place Puvis-de-Chavanne à Lyon
ou la Pieta de Notre Dame de Fourvière. Jean
Chorel réalisa le monument pacifi ste dédié aux
victimes de la Première Guerre mondiale, inauguré
en 1925 dans l’ancien cimetière de Villeurbanne.

Fabricant d’instruments de physique quand il devint maire de Villeurbanne, le 31 mars 1878, Jean-Marie Dedieu, chevalier de la Légion d’honneur, est le premier maire élu au suffrage universel à Villeurbanne et le resta jusqu’en 1888. À son décès, en 1893, son successeur le qualifia « d’apôtre de l’instruction primaire», en raison du zèle qu’il déploya pour la construction des premières écoles publiques, gratuites et laïques (à Cusset, aux Charpennes, aux Maisons-Neuves et l’école de la Cité, actuel Institut d’art contemporain).

Cet ancien vétérinaire du zoo du parc de la Tête
d’Or (en 1883), en devint le directeur en 1903. Il
fut également responsable de la surveillance des
chevaux de la cavalerie militaire et de ceux utilisés
pour la traction des véhicules des transports en commun
et des corbillards. Son gendre, Pierre Didier,
également vétérinaire, repose dans cette tombe.
Edouard Herriot, maire de Lyon, proposa en 1933
que le boulevard des Casernes prenne le nom de
boulevard Eugène-Deruelle, en mémoire de celui qui
participa aux travaux préparatoires des abattoirs de
la Mouche (Lyon 7e).

Gilbert Dru était militant de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC), dont il était dirigeant fédéral.
En août 1943, il contacta le père Chambre, en vue de mettre sur pied un Mouvement chrétien à Lyon. Il forma, pour la zone sud, au début de l’année 1944, avec Francis Chirat (Mouvement populaire des familles) et le père Chambre, le noyau dirigeant des Equipes chrétiennes. Peu avant son arrestation, le 17 juillet 1944, le Mouvement se transforma en Comité de coordination d’action chrétienne et s’unit avec la fraction clandestine de la CFTC. A l’issue d’une réunion du Comité, il fut appréhendé par la Gestapo avec Francis Chirat, tous deux en possession de papiers compromettants. Interrogé puis torturé, il fut interné à la prison Montluc. En même temps que Francis Chirat, Albert Chambonnet et deux autres résistants, il fut abattu le 27 juillet 1944, place Bellecour, en représailles d’un attentat perpétré la veille contre le café Le Moulin à vent.

Ouvrier métallurgiste, militant de la CGT et du
syndicat des métaux, il adhéra à la SFIO (Section
française de l’internationale ouvrière) dès 1936. En
1947, il fut conseiller municipal, adjoint au maire
de Villeurbanne, Lazare Goujon, jusqu’en juin
1954, date à laquelle il fut élu maire. Il resta à la
tête de la municipalité jusqu’en mars 1977. Deux
ans après son élection, il fut élu député du Rhône,
de 1956 à 1958. Puis, battu par un candidat
gaulliste, il dut attendre 1973 pour être réélu
député de la 6e circonscription du Rhône, jusqu’en
1978. La ville en pleine mutation lui doit de
nombreux équipements : groupes scolaires, Maison
des sports, MJC, Centre culturel…. Exclu de la SFIO
en raison de son anticommunisme, il se positionnait
comme social-démocrate, mais fut battu aux
municipales de mars 1977 par le candidat
socialiste, Charles Hernu.

En 1942, Paul Gojon était agent des groupes
francs de Villeurbanne. Par la suite, il prit la
responsabilité d’un groupe d’action directe. Il
fi t partie de l’équipe qui contribua, le 19 mai
1944, au repli des troupes de la Milice, après
leur assaut d’une compagnie FFI (Force françaises
de l’intérieur), installée en maquis dans les
bois d’Illiat (Ain). Grièvement blessé le
8 juin 1944 à Villars-les-Dombes, au cours de
combats contre les Allemands, Paul Gojon
décéda le lendemain à l’hôpital de Châtillon sur
Chalaronne.

Médecin à Villeurbanne et médecin militaire pendant la Première Guerre mondiale, le docteur Lazare Goujon se distingua au front pour avoir créé une infirmerie sous les bombardements. Un visionnaire, élu maire en 1924, qui s’employa à transformer Villeurbanne en mettant en œuvre ses idées socialistes et hygiénistes. La santé des enfants fut l’une de ses grandes préoccupations. Parmi ses actions, il y eut la création d’une pouponnière municipale, des cantines scolaires, des internats de Poncin et Chamagnieu, l’ouverture de la piscine de Cusset et de plusieurs groupes scolaires. Mais sa grande œuvre reste la création d’un nouveau centre-ville : les Gratte-Ciel, avec 1500 logements, la nouvelle mairie et le Palais du travail. Battu aux élections de 1935, il retrouva son siège de maire de 1947 à 1954.

Employé à l’OTL (Organisation des transports
en commun lyonnais), Louis Goyet était militant
cégétiste. En 1942, il intégra le réseau de
renseignements Phalanx. Un réseau créé en avril de
la même année par Christian Pineau, à la demande
du Colonel Rémy, du BCRA (Bureau central de
renseignements et d’action) de Londres.
Louis Goyet, alias Léon, était responsable de secteur
pour la région de Lyon. Sa femme, Thérèse Goyet,
couturière, était agent de liaison pour le réseau. Leur
fi lle Claudette participait aussi à la Résistance. Dans
leur maison, 48 rue Paul-Lafargue à Villeurbanne, ils
ont hébergé plusieurs membres du réseau Phalanx,
dont son chef, Christian Pineau, qui émettait depuis
la chambre du premier étage. De mai à juillet
1944, Louis Goyet a fait un séjour à Londres pour
perfectionner ses connaissances sur les méthodes
de réception des parachutages et atterrissages.

Employé à l’OTL (Organisation des transports
en commun lyonnais), Louis Goyet était militant
cégétiste. En 1942, il intégra le réseau de
renseignements Phalanx. Un réseau créé en avril de
la même année par Christian Pineau, à la demande
du Colonel Rémy, du BCRA (Bureau central de
renseignements et d’action) de Londres.
Louis Goyet, alias Léon, était responsable de secteur
pour la région de Lyon. Sa femme, Thérèse Goyet,
couturière, était agent de liaison pour le réseau. Leur
fi lle Claudette participait aussi à la Résistance. Dans
leur maison, 48 rue Paul-Lafargue à Villeurbanne, ils
ont hébergé plusieurs membres du réseau Phalanx,
dont son chef, Christian Pineau, qui émettait depuis
la chambre du premier étage. De mai à juillet
1944, Louis Goyet a fait un séjour à Londres pour
perfectionner ses connaissances sur les méthodes
de réception des parachutages et atterrissages.

Médecin villeurbannais, il fut élu conseiller municipal en 1900. Dès 1901, il conduisit la lutte contre les projets d’annexion de Villeurbanne à Lyon. En 1905, il adhéra au Parti socialiste unifié. Elu maire en 1908, il mena, pendant 14 ans, une politique sociale remarquée : il fit servir des « soupes communistes », des secours collectifs pendant les grèves, établit la règle des transports et la régie d’enlèvement hygiénique des immondices. De 1914 à 1925, il fut conseiller d’arrondissement de Villeurbanne. Elu conseiller général le 14 octobre 1934, il décéda brutalement le 15 mars 1935, alors que le Parti communiste remportait les élections municipales. Le 18 octobre 1936, sur la place qui porte désormais son nom à Villeurbanne, fut inauguré un monument en sa mémoire.

Proche de Pierre Mendès France, fondateur du
Club des Jacobins, député radical de la Seine de
1956 à 1958, Charles Hernu rejoignit le PSU (Parti
socialiste unifi é) en 1962, puis se rapprocha de
François Mitterrand et participa à la reconstruction
de la gauche non communiste.
Elu député du Rhône en 1978, il fut appelé aux
fonctions de ministre de la Défense en 1981, jusqu’à
sa démission en 1985.
Elu maire de Villeurbanne en 1977, il le demeura
jusqu’à son décès brutal d’une crise cardiaque, le
17 janvier 1990. Sous son mandat, Villeurbanne
se transforma et prit toute sa place dans
l’agglomération. Charles Hernu mena à bien
plusieurs grands projets, laissant une empreinte
durable dans la ville. La Maison du livre de l’image
et du son et l’Ecole nationale de musique comptent
parmi les réalisations que Villeurbanne lui doit.

Simone Caput était encore étudiante à la déclaration
de guerre. Au cours de l’année 1942, elle épousa
Josel Konigsberg et adhéra en décembre de cette
même année, au Parti communiste (illégal). Agent
des FTP – MOI (Francs-tireurs et partisans – Maind’oeuvre
immigrée), elle gérait les liaisons et le service
social, était infi rmière occasionnelle. Dans les rangs
du Bataillon Carmagnole, elle prit part à l’Insurrection
de Villeurbanne, du 24 au 26 août 1944.

René Laval commença par diffuser les
feuilles clandestines Petites ailes puis Vérités. En juin
1941, il mit en place le secteur de Villeurbanne
pour le compte du Mouvement Combat. Interpellé
le 30 août 1942 sur son lieu de travail par la
brigade politique du régime de Vichy, il fut interné
à la prison Saint-Paul de Lyon. Responsable
départemental du Mouvement Combat, il participa
à l’organisation de ses groupes francs, puis à
l’installation du Noyautage des administrations
publiques (NAP), avec André Plaisantin.
En août 1943, il fut nommé, comme son camarade,
responsable du Noyautage des administrations
publiques pour la région lyonnaise. Après l’arrestation
d’André Plaisantin, il prit en charge seul la direction
de l’Organisation. A nouveau appréhendé en mai
1944 par la Milice à Dijon, il parvint à s’évader
d’un wagon, au cours d’un transfert.
René Laval termina la guerre dans le Jura, avec les
troupes FFI (Forces françaises de l’intérieur) de la
région de Dole.
région de Dole.

Employé de l’hôtel de ville de Villeurbanne, Robert
Lefert oeuvra sous les ordres du résistant Emile
Misson. Par l’intermédiaire d’un autre employé
municipal, Eugène Desseauve, il recevait de faux
papiers, qu’il tamponnait à la mairie avant de les
remettre à son chef. Il fut appréhendé dans son
bureau le 5 novembre 1943, puis interrogé par
la Gestapo dans les locaux de l’Ecole de santé
militaire. Il fut ensuite détenu cinq mois à la prison
Montluc de Lyon puis envoyé au camp de
Mauthausen, en février 1944, après un passage
par le camp de transit de Compiègne-Royallieu
(Oise). Déporté à Melk puis à Ebensee, il fut
rapatrié en 1945.

Docteur en médecine en 1900, il adhéra en 1910 au Parti socialiste unifié. Elu député et conseiller municipal à Lyon en 1919, il adhéra à la IIIe Internationale (1920).
Conseiller général en 1935, il fut élu député de la circonscription de Villeurbanne en 1936. Rédacteur, puis directeur (à partir de 1937) du journal du Parti communiste La Voix du Peuple, il fut arrêté et déporté en Algérie. À la Libération, il fut élu maire de Villeurbanne le 6 mai 1945 jusqu’aux élections de 1947.

Gérard Maire était employé de commerce. Il habitait
chez ses parents, 38 rue Michel-Servet à Villeurbanne.
Agent de l’Armée secrète, il rejoignit ensuite les
groupes francs de Villeurbanne. Les Allemands
l’appréhendèrent le 24 février 1944. Après
interrogatoire et tortures, détenu à la prison Montluc
de Lyon, Gérard Maire fut fusillé, comme 22 autres
détenus, le 12 juin 1944 à Neuville-sur-Saône.

Henri Marmonier était industriel et offi cier de
réserve. Agent de la Résistance depuis 1941, il
faisait partie de l’Armée secrète. Jusqu’en juin
1943, il a agi sous les ordres de Pierre Duboeuf,
en qualité de chef responsable du IVe Bureau
départemental du Rhône, puis, le chef régional
de l’Armée secrète ayant fait appel à lui, Henri
Marmonier devint chef régional du IVe Bureau,
du 10 juillet 1943 au 10 juin 1944. Il effectua le
transfert du dépôt d’armes de Caluire jusqu’au
Point-du-Jour à Lyon, fi t enlever trois tonnes de
vêtements militaires au centre d’habillement de
Sathonay en vue de les envoyer au maquis de
l’Arbresle, participa à l’enlèvement d’un stock
allemand de 17 000 litres d’essence au garage
Terminus pour livraison au maquis de Savoie, aida
à l’évasion de Raymond Aubrac et prit part au
sabotage du barrage de l’Ile-Barbe.

Responsable militaire
du secteur Mâcon-Cluny chez les Francs-tireurs et Partisans à partir de
1943, il organisa un camp de réfractaires au STO
dans les forêts de l’est de Cluny, qui se transforma
en maquis. Par la suite, Charles Perrin, dit Vauban,
créa un camp dans la vallée de l’Azergues.Arrêté le 15 mai 1944, lors de la réunion du comité
militaire de l’inter-région, à Caluire, il fut torturé
par la Gestapo puis interné à la prison Montluc. Le 16 juin
1944, avec 29 autres détenus, il fut conduit à Saint-
Didier-de-Formans (Ain) pour être fusillé au lieu-dit
Roussiles. Laissé pour mort avec neuf balles dans le
corps, le couple Movet, habitants du village, aidés de Monsieur Pouvaret, instituteur, le recueillirent, le
cachèrent et le soignèrent. Deux jours plus tard, il fut
pris en charge par la Résistance de Trévoux (Ain) et
soigné par un médecin.

En 1942, il entra en relation avec les FTP
(Francs-tireurs et partisans) de l’Isère, puis participa
à l’organisation du maquis de Lamure (Isère),
recruta des groupes de réserve, distribua des tracts
incitant la jeunesse à ne pas partir travailler en
Allemagne. Alors que les Allemands venaient
l’arrêter chez ses parents le 18 février1943, il prit
la fuite en se sauvant par les toits. En représailles, la
maison fut incendiée.
En mars 1943, il fut affecté au groupe actif de la
1re compagnie FTP avec mission de récupérer puis
de transporter des armes, munitions et explosifs, et
de ravitailler des camps en nourriture. Il apporta, jusqu’à la Libération, son
aide à des opérations de sabotage et de destruction
d’usines travaillant pour les forces d’Occupation.
Membre du bataillon Henri-Barbusse, il combattît en
août 1944 à Pont-de-Chéruy (Isère) et à Pusignan
(Rhône). Fin août, il prit part à l’insurrection de
Villeurbanne puis à la Libération de Villeurbanne et
de Lyon.

Négociant en laine et domicilié à Lyon à son décès.
Mais il figure au rang des chefs d’entreprise
villeurbannais car il fi t construire et dirigea une
usine de tissage de gants, 114 cours Tolstoï. L’usine du cours Tolstoï fut vendue aux
établissements Lavix, fabricants de machines à laver
vers 1935 avant d’abriter une imprimerie. Cavalier
émérite, Gustave Prat avait fait construire une écurie
route de Crémieu, actuelle rue Léon-Blum. Il aurait
été à l’origine du champ de courses de Villeurbanne.
Gustave Prat acheta en 1870 à Villeurbanne une
modeste maison de campagne d’un étage, fl anquée
d’une tour surmontée d’une terrasse «pour y trouver
un peu de fraicheur». La famille Chanoine, fondatrice
du journal le Progrès en avait été propriétaire
en 1859. Il y ajouta un étage supplémentaire et
deux autres tours. Le château Prat, visible du parc
Vaillant-Couturier, a échappé de justesse à la pioche
du démolisseur en 1999, grâce à la mobilisation
des habitants du quartier.

Menuisier et capitaine des sapeurs-pompiers,
Claude-François Primat fut installé maire par le
préfet de l’Isère, par délibération du 2 février
1835, installation renouvelée le 20 août 1837
et en 1840 jusqu’à son remplacement en 1842
par Jean-Antoine Poizat.
Villeurbanne lui doit la nouvelle église de la
Nativité de la Vierge, place du Plâtre (actuelle
place Jules-Grandclément) construite à partir
de 1837. C’est sous son mandat, en 1838, que
les habitants des Charpennes demandèrent à
être séparés de Villeurbanne pour former une
commune indépendante, réclamant église, école
et commissariat de police à proximité. Tous ces
équipements virent le jour entre 1840 et 1855
mais le ministre de l’Intérieur refusa la sécession.
Claude-François Primat fut inhumé dans le cimetière
qui se trouvait derrière l’actuelle église Saint-
Athanase et ses restes furent transférés dans le
cimetière ancien de Cusset, à son ouverture, le 1er
janvier 1864.

Poète, fabuliste et dramaturge, Alexis Rousset fut
admis en 1840 à la Société littéraire, historique et
archéologique de Lyon et y resta jusqu’à sa mort.
Grand collectionneur et passionné de vieilles pierres,
il les utilisait pour faire construire des immeubles
qu’il appelait châteaux. A Villeurbanne, il y eut le
“château de l’Arche“, rue Baudelaire, dans lequel
il reçut Marcelline Desbordes-Valmore et Alexandre
Dumas. Détruit en 1920, il en resterait quelques
éléments inclus dans un mur.

Cet industriel installa une fabrique de produits
chimiques au Grand Camp, le long du Rhône, en
1843. Adjoint au maire à partir de 1846, il fut
maire de Villeurbanne de 1848 à 1865. Ses longs
mandats furent marqués par le rattachement de la
commune au département du Rhône en 1852, ses
luttes entre les représentants des quartiers et le conseil
municipal et l’inondation catastrophique de 1856,
qui vit la destruction du quartier des Charpennes.

En 1939, Roland Tardy était ajusteur aux
établissements Delle de Villeurbanne. Par
l’entreprise de son camarade d’enfance, Paul
Gojon, il commença, en 1942, par distribuer la
presse clandestine à Villeurbanne et par s’initier
au maniement des armes. Membre des groupes
francs Ve Bureau de l’Armée secrète de l’Ain à partir
d’avril 1944, il rejoignit, en mai, les groupes francs
installés à Rives (Isère) sous les ordres d’Antoine
Fornelli. Le 21 juin 1944, il fut blessé lors de
l’attaque du château de Saint-Sixte. Arrêté par les
Allemands, il fut fusillé le jour-même.

Espagnol habitant Villeurbanne, Paul Torralba fut naturalisé Français en 1928. Responsable des jeunes des Mouvements unis de la Résistance pour le secteur de Villeurbanne, il a agi de septembre 1943 à août 1944 avec l’Action ouvrière. Il fut embauché à l’arsenal d’Irigny où il sabota des moules de fabrication d’obus. Permanent de l’Action ouvrière à partir de mars 1944, il devint responsable de l’imprimerie pour la fabrication de tracts et de faux papiers. Il prit part à l’insurrection de Villeurbanne, puis gagna Pont-de- Chéruy, avec son père, sa soeur et ses deux frères. Au cours d’un accrochage avec les Allemands, il fut blessé à Pusignan et ne put prendre part à la Libération de Villeurbanne.